Arrivées la veille au soir au Parc National du Tongariro (qui se trouve au centre de l’île du Nord et regroupe entre autres trois volcans en activité), nous avions comme objectif de faire la “Tongariro Alpe Crossing” qui est connue pour être l’une des plus belles randonnées à la journée du monde.
Malheureusement à notre arrivée, on nous informait que les navettes (le début et la fin de la rando n’étant pas du tout au même endroit, un service de navette est nécessaire) de notre camping ne partiraient pas le lendemain car la météo n’était pas favorable et le vent s’annonçait violent…
Sur le coup, la déception est énorme mais je ne peux me résoudre à faire une croix sur cette randonnée mythique. Du coup, je me motive pour trouver et appeler les autres services de navettes afin d’avoir d’autres avis et d’autres options. Et parmi eux je tombe sur une gentille dame qui me dit que leur navette du lendemain est maintenue mais qu’elle ne partira qu’à 9h30 car un vent fort est annoncé le matin.
Du coup bingo, on se décide à tenter le coup et vers 10h, nous voilà donc au départ de ce parcours de 19,4 kms.

Au début le chemin est en pente douce et les flancs orientaux du volcan étant exposés à des températures basses, la végétation aride se limite à quelques bruyères. Mais les nuages bouchent un peu l’horizon !

La disparition progressive des plantes annonce un changement de relief. Nous traversons en réalité d’anciens fleuves de laves solidifiés. Les coulées récentes se distinguent aisément par leurs teintes sombres et l’absence de végétation.

Puis commence l’ascension qui s’effectue à la jonction entre les monts Tongariro et Ngauruhoe : elle porte le nom de Devil’s Staircase, « les marches du diable ».
Le sol est couvert de roches de quelques centimètres que l’on appelle des scories. Elles sont crachées par le volcan lorsqu’il se met en colère.
Les nuages et le vent font qu’on se croit parfois un peu dans le film “Seul sur Mars” 🙂 !

Puis on enchaîne avec une nouvelle ascension qui nous emmènera au point le plus haut de la rando (1886m). Mais là il faut avouer qu’il fait un vent à décoiffer un chauve et que je me surprends à me répéter plusieurs fois “nooon tu ne peux pas t’envoler” 🙂 !
Une fois en haut, nous pouvons admirer le “cratère rouge” du mont Ngauruhoe qui tire sa couleur de l’oxyde de fer. Les nuages bougent tellement vite avec ce vent qu’on passe en quelques secondes d’une visibilité nulle à une visibilité totale donc il faut juste prendre la photo au bon moment 🙂 !

Une odeur de soufre rappelle que ce jeune volcan (5000 ans à peine) est toujours en activité. Sa dernière grande éruption a eu lieu en 1954 et s’est prolongée pendant pratiquement un an. La plus récente en août 2012 a entraîné la fermeture temporaire du trek.

Et juste derrière ce sommet arrive pour moi le plus beau moment de la journée : la découverte des lacs émeraude et du lac bleu en fond.

Les lacs émeraude portent le nom de Ngarotopounamu qui signifie « les lacs couleur pounamu », le pounamu étant une pierre qui ressemble à du jade. Leur teinte particulière est liée aux minéraux acides.
Et c’est donc là que nous faisons une pause pique-nique !

Puis nous descendons en traversant le cratère centrale et la vue est plutôt dingue…

Nous rejoignons ensuite le magnifique lac bleu. Son véritable nom est Te Wai-whakaata-o-te-Rangihiroa, « le miroir de Rangihiroa ». Découvert en 1750 par un explorateur maori, ce lac est « tapu » donc sacré.

Après avoir longé la rive du lac, le sentier continue sur le flanc du cratère et nous arrivons sur l’autre versant duquel nous admirons le lac Rotoaira et le mont Pihanga.

Le reste ne sera que de la descente. La végétation commence par réapparaître et la fumée nous indique que nous passons près des sources d’eau chaude de Ketetahi Springs.

On termine en traversant la foret pendant un moment et 6h30 après notre départ, nous voilà arrivées !

Le chemin du retour et le ciel bleu nous permettant en plus d’admirer une fois de plus ces trois beaux volcans…

PS : Certains l’auront peut-être remarqué mais cette région a été choisie pour représenter l’inquiétant Mordor du Seigneur des anneaux.