Les merveilles du désert d’Atacama

Vers 8h, nous atteignons la frontière chilienne. Le bus s’arrête à la suite des autres véhicules mais personne n’avance. Il s’avère que pour une raison que j’ignore, la frontière n’ouvre pas avant 11h aujourd’hui donc 3h d’attente en vue alors que nous sommes à presque 5000m d’altitude… Une fois franchie, nous descendons sur San Pedro et la route est magnifique (et oui nous avons les sièges du 1er rang ;-))

Nous arrivons donc avec pas mal de retard, à 14h30 au lieu de 11h30. Nous allons directement récupérer le petit 4*4 avec tente sur toit que nous avions décidé de louer pour visiter les alentours. Et après un peu de logistique : faire quelques courses, retirer des sous et pour moi réserver mon excursion pour la Bolivie que je ferai après. San Pedro est une ville très touristique avec une rue piétonne pleine d’agences de voyage (qui proposent toutes pareil), de boutiques de souvenirs, de rabatteurs, de restaurants … et de touristes ! A peine avions nous mis les pieds par ici que notre seul souhait était d’en partir. Située dans une sorte de cuvette à 2400m d’altitude, la chaleur y est de plus assez pesante. Vers 18h, nous prenons enfin la route (enfin, la piste) du Nord et nous nous arrêtons 30min après pour nous installer pour la nuit, tout proche d’un bosquet de cactus. A peine le temps de sortir la tente et de se balader que la nuit tombe et nous (bon ok, Jérôme ;-)) faisons rapidement à manger avant l’obscurité.

La nuit sera un peu venteuse mais plutôt bonne même si le réveil sonne vers 4h30 et le temps de tout plier, nous continuons à 5h vers le nord, direction les fameux geysers d’El Tatio. Nous ne sommes pas seuls sur la route car c’est l’un des tours les plus connus de la ville : se rendre aux geysers au lever du soleil avant de profiter d’une ambiance assez “mystique” et de toute la vapeur qui s’y dégage. Nous mettons presque 1h30 pour y arriver car il faut monter à 4300m et la voiture n’est pas très puissante ! Vers 6h30, nous voilà dans ce bain de vapeur entouré de volcans et alimenté par 64 geysers bouillonnants et une centaine de fumerolles. Nous profitons de cette ambiance malgré un nombre de touristes impressionnants. Mais peu de gens en voiture personnelle, la majorité sont avec des tours organisés. Puis après un petit déjeuner , nous reprenons la voiture pour aller là où se trouvent non seulement d’autres geysers mais aussi des sources d’eau chaude dans lesquelles il est possible de se baigner. Il ne fait pas chaud mais on se motive quand même à enfiler le maillot et à se réchauffer dans l’eau !

Il n’est que 9h30 mais déjà temps de rebrousser chemin pour retourner à San Pedro. Nous découvrons que la route de jour est magnifique et nous faisons donc quelques arrêts.

De retour à la “ville”, nous faisons le plein d’essence et d’eau et nous voilà repartis. En gros depuis San Pedro, 4 routes partent dans chacune des directions cardinales et nous devons donc à chaque fois repasser par ce point névralgique (c’est aussi le seul endroit où nous pouvons prendre de l’essence !). Nous prenons ce coup-ci la route du Sud, celle en direction du Salar. Après un peu de piste nous arrivons vers la lagune Cejar, une lagune très salée dans laquelle il est possible de se baigner et de flotter. Mais nous ne nous arrêtons pas étant donné le prix d’entrée et la baignade du matin. Nous passons alors aux 2 petites lagunes jumelles “Ojos del Salar”. Elles ne sont pas très grandes mais les reflets et les montagnes en fond les rendent magnifiques. Tout proche se trouve la lagune Tebinquinche et les tours passant là le matin, nous sommes assez tranquilles !

On poursuit la route du sud en passant par les villages de Toconao et Socaire puis nous arrivons aux lagunes Miscanti et Miniques mais il se met à pleuvoir et même neiger (pour rappel, on est dans le désert le plus aride du monde… sauf en Février !) donc l’entrée est fermée. On continue alors jusqu’au salar de talar et une fois là bas, le temps commence heureusement à se découvrir. Il est 18h et on se demande bien alors où l’on va dormir. Le lieu est magnifique, presque irréel mais malheureusement trop de vent pour y déplier notre tente et de plus nous sommes à plus de 4200m d’altitude.

Nous décidons alors de commencer à rebrousser chemin pour perdre un peu d’altitude et trouver une place moins ventée. Et nous la trouvons ! Le cadre est comme d’habitude magnifique et même si nous sommes à 3900m, nous décidons de dormir là car aucun de nous n’a l’air de souffrir du mal des montagnes. Jérôme s’occupe de faire rapidement à manger avant que le soleil ne se couche puis nous montons nous mettre au chaud dans nos duvets (super chauds, loués à San Pedro). Alors effectivement cela a un côté plaisant de dormir au beau milieu de nulle part mais j’avoue pour ma part qu’il fait tellement noir et que c’est tellement silencieux (seule une voiture passera entre 19h et 7h…) que c’est limite un peu flippant !

Le lendemain, nous nous réveillons tôt et profitons du lever du soleil. Puis nous prenons le temps de petit déjeuner, tout en étant impatient de voir le soleil sortir pour nous réchauffer un peu ! Nous prenons ensuite la direction des 2 lagunes fermées la veille et l’on se dit qu’on a bien fait de rester dans le coin car elles sont des plus magnifiques. On reprend ensuite la route et au loin on aperçoit la grandeur du salar.

Ce coup-ci, après le passage obligé à San Pedro, on part vers l’Est. La route donne une magnifique vue sur le volcan Licancabur (5920m) mais la montée est quasi constante pendant 20km et notre voiture galère un peu. Puis nous arrivons proche de la frontière bolivienne, à 4800 m d’altitude et la route devient enfin plus plate. La route est belle et nous passons vers la laguna Pujsa puis arrivons à un très beau belvédère sur le salar de Tara.

Nous prenons ensuite la route du retour et une fois à San Pedro, nous nous dirigeons vers la toute proche “Vallée de la Lune”. La vue depuis le belvédère est impressionnante mais malheureusement nous ne pourrons pas rentrer dedans étant donné que le temps s’est une nouvelle fois gâté et que la pluie n’est pas loin.

Nous prenons alors la route de l’Ouest qui nous mène jusqu’à Calama, la grande ville à une centaine de kilomètres. C’est en effet d’ici que Jérôme prend son vol pour Santiago (puis Paris) tôt le lendemain. Par contre la ville ne fait pas du tout envie et nous sommes donc soulagés de trouver un camping où nous poser. Et de bon matin, je pose mon compagnon d’aventure à l’aéroport et je rentre à San Pedro. Une fois là bas, je décide de profiter d’avoir une voiture pour louer une planche de sandboard et me rendre dans la Vallée de la Mort qui se trouve juste à la sortie de la ville et où se trouve une énorme dune de sable. Lorsque j’arrive là bas, il y a 2 mini bus de tours organisés qui sont en train de sortir tout le matos. Je décide donc de me balader un peu avant jusqu’au mirador d’où la vue est bluffante ! Et vers 11h, je récupère ma planche et me joint à la vingtaine de pratiquants. La majorité galère pas mal à rester debout mais dès ma première descente, je me rends compte de mon avantage à pratiquer le snowboard et à avoir déjà testé le sandboard en Australie car je dévale la pente sans problème. Le plus fatiguant est bien sûr le fait de remonter en haut de la dune ! Je crois que je le ferai pas moins de 9 fois ! Vers 12h, les 2 groupes s’en vont et la dune est pour moi. C’est là que 3 chiliens m’abordent pour me dire qu’ils aimeraient faire un shooting de sandboard avec leur drône et me demande si je les autorise à me filmer ! C’est donc avec plaisir que j’accepte car je me doute que je pourrais récupérer les vidéos. Et malgré la “pression” , je fais 2 descentes complètes sans chute :-).

Puis vers 13h, je vais rendre la voiture et à 16h, je décide de rejoindre un tour pour aller dans la Vallée de la Lune, étant donné que nous n’avions pas pu entrer hier. Et j’avoue que c’est là que je me rends compte de la chance que nous avions d’être tranquille dans notre 4*4 car là on dirait un peu Disneyland. Mais le tour est sympa et nous passons par tous les points d’intérêts : las Tres Marias, l’Amphitheatre, les miradors, les grottes de sel. Et nous terminons par un joli coucher du soleil au mirador “Piedra del Coyote”.

Le temps est très nuageux et je pense alors que mon “tour astronomique” du soir va être annulé mais finalement les nuages se lèvent et à 23h, je suis au point de rendez-vous. Un bus nous emmène à l’observatoire à 6km du centre et nous retrouvons un spécialiste français qui nous explique tout d’abord le ciel à l’oeil nu, la notion de constellation, comment les reconnaître et les apprendre. La secondes partie du tour se fait aux télescopes. Avec 10 téléscopes, ce centre possède le plus grand nombre de téléscopes publics en Amérique du Sud et équipés d’oculaires de haute qualité. Nous passons donc du temps à observer étoiles, nébuleuses, planètes et c’est pour moi assez nouveau car je ne m’y connais pas du tout. Le tour se termine un peu avant 2h et j’avoue que je suis contente de rentrer au chaud après cette grosse journée.

Demain, départ pour la Bolivie !