Tapas, flamenco et feria !

La ville de Séville était sur “ma liste” depuis quelques temps déjà. Et en cherchant un week-end pendant lequel partir, nous avons découvert que cette ville avait une grande fête annuelle qui se déroulait au printemps pendant 1 semaine : la “Feria de Abril”. Et c’est donc cette semaine là que nous avons choisi, bien que le logement soit plus compliqué à trouver à cette période. C’est donc à 6h30 (ça pique !) que notre avion décolle en ce samedi 4 Mai pour un peu moins de 2h de vol, direction la capitale de l’Andalousie 🙂 !

1er jour : Vieille ville, Cartuja et ouverture de la Feria

Nous arrivons à Séville dès le matin et après un premier petit dej espagnol (sandwich à la charcuterie), nous débutons la balade dans la vieille ville. Celle-ci n’est pas très étendue et nous décidons donc de tout faire à pied. Nous commençons par remonter l’avenue de la Constitución jusqu’à la Plaza San Francisco, entourée de beaux bâtiments. Nous visitons ensuite l’Église du Divin Sauveur, la plus grande de la ville (après la cathédrale) et qui fut construite sur les vestiges d’une mosquée. Mais on peut dire que sa décoration intérieure est “un peu” chargée :-).

On continue vers le nord et nous voilà au Metropol Parasol, une structure de bois de 150 sur 75 m assez étonnante et inaugurée en 2011. Elle est composée de 6 parasols en forme de champignons et dont les chapeaux sont reliés entre eux. Sur la place sous les parasols a lieu un concert de musique espagnole mais ce qui est encore plus intéressant c’est que sur les chapeaux se trouve une promenade publique de 250 m et depuis laquelle la vue sur la ville est plutôt sympathique !

Puis nous poursuivons encore au nord jusqu’à la basilique et la porte de la Macarena (ancienne porte de ville de la muraille qui entourait la ville jusque dans les années 1860). Mais la visite de l’édifice est courte car nous y arrivons en même temps qu’une mariée ! Puis après avoir admirés la grande Torre de los Perdigones et fait notre premier repas tapas (un délice!) , nous traversons le pont de la Barqueta pour rejoindre le quartier de la Cartuja. Mais les jardins ne sont pas si jolis que ça, voir laissés à l’abandon. On longe le Pavillon du Futur, construit à l’occasion de l’expo universelle de 1992 mais il ne ressemble plus à grand chose. Puis en descendant vers le sud nous arrivons vers le Monastère de la Cartuja qui héberge le centre des arts contemporains (que nous visitons).

Après cette bonne journée, il est ensuite temps de tout retraverser pour rejoindre notre airbnb et profiter d’une sieste bien méritée ! Après quoi nous ressortons manger (des tapas encore et toujours !) puis nous nous rendons sur la magnifique Plaza de España, construite en 1929 et qui couvre une surface de 50 000 m2 (dont 19 000 m2 pour le palais et 31 000 m2 pour la place elle-même et les canaux)! Des bancs et des ornements en céramique peinte (azulejos) sont adossés aux deux ailes. Ils représentent, par ordre alphabétique, 48 des 50 provinces d’Espagne.

Nous traversons ensuite le parc María Luisa pour arriver là ou s’installe toutes les années la “Feria” : un espace nommé Le Recinto et dédié à la foire de plus de 50 000m2 situé au-delà de la rivière, juste à l’extérieur du centre. Il a été conçu pour être capable d’accueillir l’énorme flux de visiteurs et abrite plus d’un millier de casetas qui constituent le cœur de la fête. Ce sont des établissements éphémères gérés par des institutions locales, des organisations, des associations ou des groupes privés et dans lesquels les gens mangent et dansent . Leur conception s’inspire des étables traditionnelles utilisées pour accueillir les animaux lors des premières éditions de la Feria. Mais l’accès étant privé, nous nous contentons de déambuler entre elles et de profiter de l’ambiance.

Officiellement, la fête commence le samedi à minuit par la prueba del alumbrado : l’allumage des milliers d’ampoules colorées de la foire et de la porte principale, qui atteint près de 50 mètres de haut et est différente chaque année. Nous attendons donc ce moment au milieu de la foule puis nous rentrons nous coucher car la fatigue se fait ressentir !

2ème jour : Spectacle, Triana et Feria

Notre 2ème journée commence dans le centre avec la visite des Archives générales des Indes, nées en 1785 de la volonté de Charles III d’Espagne de centraliser en un lieu unique les documents relatifs aux colonies espagnoles. La visite est rapide mais le bâtiment impressionnant et les salles d’archives magnifiques. Puis nous prenons la direction de la Plaza de Toros de la Maestranza (les arènes de la ville), en passant devant le Palais de San Telmo et la Torre del Oro. Aujourd’hui et dans le cadre de la feria se déroule une exhibition de calèches. Nous les apercevons déjà dans les rues, avant que tout le monde ne rejoigne la grande arène (12 500 places)

Nous avions réussi à avoir des tickets depuis la France et tant mieux car l’arène est pleine. Au-delà des attelages impressionnants (nous en verrons 100 sur la piste au total), c’est pour nous l’occasion d’admirer ce lieu si important dans la vie des habitants. C’est bien sûr ici que se déroule les corridas (et il y en a tous les jours pendant la semaine que dure la Feria) mais nous ne voulions pas y assister donc c’est un bon compromis !

Puis après 2h de spectacle et une pause tapas, c’est reparti pour la visite. Nous traversons le Guadalquivir pour rejoindre sur l’autre rive le quartier de Triana et ses maisons colorés. Ce district est connu pour être traditionnellement un quartier d’artisans, spécialisé notamment dans l’art de la poterie et des azulejos. Il est également célèbre pour ses toreros, ses chanteurs et ses danseurs de flamenco, dont il est considéré comme le berceau.

Puis en continuant vers le sud, nous voilà de nouveau à la Feria. Même si globalement les gens passent leur temps à manger et boire, l’ambiance de jour est différente car une autre activité est ajoutée : parader sur son cheval ou dans sa calèche à travers les 3 grandes rues (à sens unique !). Le défilé est incessant mais tout cela donne une ambiance sympathique, d’autant plus que les gens sont vêtus de costumes andalous typiques : les hommes, le costume traditionnel des campagnes, et les femmes, celui de flamenco ou de gitane. De plus, à proximité se trouve la Calle del Infierno : une zone de jeux très animée, contenant une foule d’attractions pour petits et grands.

Mais nous avons alors envie de retrouver un peu de quiétude et pour cela nous traversons de nouveau le fleuve pour rejoindre le parc Maria Luisa et notamment sa Plaza Americana, au bord de laquelle se trouvent deux musées. Nous en profitons également pour repasser admirer la Plaza de España toute proche et celle-ci est tout aussi impressionnante de jour ! La journée se termine par la visite du petit musée du flamenco puis notre soirée sera calme, dans un bar à tapas proche de l’appartement.

3ème jour : Alcázar, Torre del Oro, Casa de Pilatos et Catedral !

Cette dernière journée commence par la visite (réservée à l’avance) la plus immanquable de la ville : l’Alcazar. C’est un palais fortifié par les Omeyyades d’Espagne et modifié à plusieurs reprises pendant et après la période musulmane. Il est considéré comme l’exemple le plus brillant de l’architecture mudéjar sur la péninsule Ibérique. La famille royale d’Espagne utilisait encore récemment l’étage, mais préfère actuellement l’hôtel Alphonse XIII à côté. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1987. Et il est aussi connu pour avoir été un lieu de tournage de la série Game of Thrones, en représentant le palais de Dorne 🙂 !

La visite (avec audioguide) est divisée en 2 parties : le palais et ses différentes salles ainsi que les (grands) jardins

On rejoint ensuite la Torre del Oro, une tour d’observation militaire. Elle fut construite au début du xiiie siècle, durant la domination almohade, afin de contrôler l’accès à la ville depuis le Guadalquivir. Elle faisait partie des fortifications érigées autour du centre historique de la ville et de l’Alcazar par les Almoravides et les Almohades entre les xie et xiiie siècle. Depuis son toit, nous avons une belle vue sur la cathédrale, le fleuve et le quartier de Triana.

Quelques tapas plus tard, nous profitons du jour de gratuité de la Casa de Pilatos pour la visiter. Ce bâtiment réunit de manière splendide les styles Renaissance, mudéjar et baroque. Son caractère humaniste en fait un prototype du palais Renaissance, dont l’intérieur fascine par la richesse des marbres et certaines des plus belles sculptures classiques.

Et notre dernière visite de la journée se fait dans l’immense cathédrale, construite entre 1402 et le xvie siècle. De style gothique, elle possède un clocher, la Giralda, ancien minaret hispano-mauresque de la grande mosquée almohade qui s’élevait à l’emplacement de l’actuelle cathédrale. En ce qui concerne la superficie et le volume (environ 500 000 m3), c’est l’une des plus grandes cathédrales catholiques du monde et la plus grande d’Espagne. Elle mesure 132 mètres de long et 83 mètres de large ; les voûtes de sa nef centrale s’élèvent à 42 mètres.  Elle possède une trentaine de chapelles latérales.

La visite se fait avec un adioguide mais se limite aux pièces et chapelles principales. Nous avons néanmoins l’occasion d’admirer le tombeau de Christophe Colomb, l’orgue, le retable, le choeur…

La visite se termine par la montée à pieds jusqu’en haut de la Giralda (le clocher) qui culmine à 105m. De là, la vue sur les toits et sur la ville en générale est assez impressionnante.

Et pour notre dernière soirée, nous resterons dans le typique de l’andalousie : spectacle de Flamenco puis bar à tapas !